Le bœuf bourguignon, véritable emblème de la cuisine française, évoque des souvenirs chaleureux de repas en famille. Originaire de la Bourgogne, ce plat mijoté incarne la simplicité et l’ingéniosité des recettes paysannes, où des morceaux de viande modestes se transforment en une délicieuse symphonie de saveurs grâce à une cuisson lente dans du vin rouge.
Pour moi, c’est bien plus qu’une recette. C’est une madeleine de Proust, un voyage dans le temps vers la cuisine de ma grand-mère, où l’odeur réconfortante de la cocotte embaumait la maison. Chaque bouchée raconte une histoire, celle d’un savoir-faire transmis de génération en génération, avec des astuces pour obtenir une viande fondante et une sauce onctueuse.
Aujourd’hui, je vous invite à redécouvrir ce classique intemporel, à travers une recette authentique et accessible, parfaite pour réchauffer les cœurs et les papilles.
Qu’est-ce que le bœuf bourguignon de grand-mère ?

Le bœuf bourguignon de grand-mère est un ragoût traditionnel de la région de Bourgogne, une référence incontournable de la gastronomie française. Ce plat consiste à mijoter lentement des morceaux de bœuf, tels que le paleron ou la macreuse, dans une sauce au vin rouge accompagnée de légumes comme les carottes, les oignons et parfois des champignons.
Cette recette s’enracine dans la cuisine paysanne du Moyen Âge, où les agriculteurs utilisaient des morceaux de viande peu nobles adoucis par une longue cuisson dans le vin local. Le vin, souvent un Bourgogne, ajoute profondeur et richesse à la sauce, imprégnant chaque ingrédient de saveurs intenses.
Codifié par Auguste Escoffier au 20e siècle, le bœuf bourguignon a gagné ses lettres de noblesse, devenant une spécialité incontournable. Sa préparation minutieuse et son goût réconfortant en font bien plus qu’un simple plat : c’est un héritage culinaire qui évoque des repas familiaux empreints de partage et de tradition.
Ingrédients indispensables pour un bœuf bourguignon traditionnel

Pour réussir un bœuf bourguignon digne des recettes de grand-mère, chaque ingrédient compte. Voici les éléments essentiels que j’utilise pour obtenir des saveurs authentiques et une texture fondante.
1. viande de bœuf adaptée
J’opte pour 1,2 kg de morceaux de bœuf adaptés aux cuissons longues : paleron, macreuse, gîte ou joue. Leur richesse en collagène garantit une tendreté exceptionnelle après une cuisson lente.
2. vin rouge de bourgogne
Le vin rouge joue un rôle central dans cette recette. J’utilise 75 cl d’un vin de Bourgogne, Côtes-du-Rhône ou Beaujolais pour apporter profondeur et caractère à la sauce.
3. légumes classiques
Je prépare 2 carottes coupées en rondelles et 2 oignons émincés, qui enrichissent le bouillon avec leurs saveurs légèrement sucrées. Ces légumes sont indispensables pour équilibrer le goût du plat.
4. aromates et épices
Un bouquet garni (thym, laurier, persil), 2 clous de girofle et quelques grains de poivre jouent un rôle clé. Ces éléments diffusent leurs arômes pendant la cuisson et définissent l’identité aromatique du bœuf bourguignon.
5. ail
J’ajoute 2 gousses d’ail écrasées, qui apportent une touche subtilement piquante et rehaussent l’ensemble des saveurs.
Ces ingrédients, utilisés avec soin et précision, garantissent un bœuf bourguignon traditionnel et savoureux, tel qu’on le prépare depuis des générations.
Étapes de préparation pas à pas
Réaliser un bœuf bourguignon de grand-mère nécessite patience et précision. Voici les étapes détaillées pour rendre ce plat aussi savoureux que dans mes souvenirs d’enfance.
Étape 1 : la marinade
Je commence par préparer une marinade pour attendrir la viande et enrichir ses arômes. Dans un grand récipient, je verse 75 cl de vin rouge Bourgogne et j’ajoute 2 carottes coupées en rondelles, 2 oignons émincés, 2 gousses d’ail écrasées, un bouquet garni (thym, laurier, persil) et quelques clous de girofle. J’y plonge 1,2 kg de morceaux de bœuf (macreuse, paleron ou gîte) coupés en cubes de 3 à 4 cm. Je couvre et laisse mariner au frais pendant 12 heures.
Étape 2 : préparation de la viande et des légumes
Le lendemain, j’égoutte la viande en réservant la marinade. Je sèche les morceaux de bœuf avec du papier absorbant, ce qui permet de bien les dorer. Dans une cocotte, je fais chauffer 2 cuillères à soupe d’huile d’olive et 30 g de beurre. Je fais revenir les morceaux de viande par petites quantités pour obtenir une belle coloration. Ensuite, j’ajoute les lardons (200 g) que je fais dorer, puis je retire le tout. Dans la même cocotte, je fais revenir les carottes et oignons réservés, coupés en morceaux, avant de saupoudrer 2 cuillères à soupe de farine. Je mélange bien pour épaissir légèrement.
Étape 3 : la cuisson lente à l’ancienne
Une fois la farine légèrement roussie, je remets la viande dans la cocotte. Je verse doucement la marinade réservée et 25 cl de bouillon de bœuf pour couvrir les ingrédients. J’ajoute les aromates restants comme le bouquet garni, quelques grains de poivre, et je corrige l’assaisonnement avec du sel et du poivre. Je réduis le feu, couvre la cocotte, et laisse mijoter à feu doux pendant au moins 3 heures. Cette cuisson lente permet aux saveurs de se mélanger et à la viande de devenir fondante. J’ajoute les champignons frais (250 g) 45 minutes avant la fin pour conserver leur texture.
Étape 4 : finition et service
En fin de cuisson, je vérifie l’assaisonnement de la sauce, qui doit être onctueuse et riche en goût. J’ajoute les lardons réservés, puis je retire le bouquet garni. Pour le service, j’accompagne généralement ce plat de purée de pommes de terre, de tagliatelles ou de riz, qui absorbent parfaitement la sauce. Dans chaque assiette, je verse généreusement une portion de bœuf, des légumes et de sauce, avant de savourer ce classique réconfortant.
Astuces pour réussir le bœuf bourguignon comme grand-maman
- Choisir les bons morceaux de viande
J’opte toujours pour des morceaux adaptés à une cuisson lente. Le paleron, la macreuse ou le gîte offrent une texture fondante après plusieurs heures de mijotage.
- Sélectionner un vin rouge de qualité
Un vin de Bourgogne, un Côtes-du-Rhône ou un Beaujolais apporte des saveurs authentiques. Je privilégie un vin que je pourrais également servir à table.
- Mariner la viande
Je fais mariner la viande au minimum 12 heures dans le vin rouge avec des carottes, oignons et aromates. Cela rehausse les saveurs et attendrit la viande avant la cuisson.
- Maîtriser la cuisson lente
Je laisse mijoter doucement en cocotte pendant au moins 3 heures. Une température douce permet une viande tendre et une sauce riche en goût.
- Dorer la viande avant mijotage
Avant de commencer la cuisson, je saisis les morceaux dans un peu d’huile chaude. Cette étape assure une belle coloration et renforce le goût.
- Ajouter des légumes en quantité
J’intègre des carottes en rondelles et des oignons émincés, qui infusent la sauce d’arômes savoureux tout en ajoutant une texture équilibrée.
- Assaisonner avec justesse
J’utilise un bouquet garni, deux clous de girofle et une pincée de poivre en grains pour parfumer subtilement le plat sans écraser la finesse des autres ingrédients.
- Préparer la sauce onctueuse
Pour une texture parfaite, je filtre la sauce et la fais réduire à feu doux avant de l’épaissir légèrement avec une cuillère de farine tamisée.
- Servir avec des accompagnements traditionnels
Je privilégie la purée de pommes de terre, les tagliatelles ou encore des pommes vapeur, qui s’accordent idéalement avec le fondant de la viande et la richesse de la sauce.
- Respecter le temps de repos
Après cuisson, je laisse reposer le plat quelques heures, voire une nuit au réfrigérateur. Cela permet aux saveurs de se développer encore davantage.
Variantes de la recette traditionnelle
Les variations du bœuf bourguignon permettent d’adapter cette recette classique à différentes envies ou besoins. J’apprécie particulièrement certaines adaptations qui conservent l’esprit du plat tout en y apportant une touche personnelle.
- Avec d’autres viandes
Dans certaines régions, on remplace le bœuf par des morceaux de porc, notamment la joue ou l’échine, qui deviennent tout aussi fondants après une cuisson lente.
- Sans alcool
Pour ceux qui souhaitent éviter le vin rouge, j’utilise un bouillon de bœuf bien corsé associé à une touche de vinaigre balsamique. Cela procure une saveur profonde et légèrement acidulée sans altérer l’authenticité du plat.
- Version végétarienne
Le bœuf peut être remplacé par des protéines végétales, comme des morceaux de seitan ou de tofu. Dans ce cas, je prépare une sauce riche à base de bouillon de légumes, de concentré de tomate, et d’épices pour maintenir les arômes caractéristiques.
- Cuisson moderne
Bien que la cuisson lente soit traditionnelle, le bœuf bourguignon s’adapte aussi à des équipements modernes. J’ai essayé la cuisson à la cocotte-minute, ce qui réduit considérablement le temps sans compromettre la tendreté de la viande. La cuisson sous vide est également une option pour une texture impeccable.
- Ajout d’ingrédients locaux
Dans certaines adaptations, des légumes régionaux, comme le céleri-rave ou les navets, enrichissent le plat. J’intègre parfois des baies de genièvre ou du chocolat noir en petite quantité pour rehausser les saveurs de la sauce.
- Inspirations internationales
En m’inspirant d’autres cuisines, j’ai inclus des épices comme la cannelle ou l’anis étoilé pour une note subtilement exotique, sans dénaturer la recette.
Chaque variante reste dans l’esprit du bœuf bourguignon traditionnel tout en apportant des nuances qui reflètent ma créativité et mes découvertes culinaires.
L’héritage et la tradition du bœuf bourguignon
Le bœuf bourguignon, c’est bien plus qu’une recette, c’est un héritage culinaire qui traverse les générations. Chaque étape, chaque ingrédient raconte une histoire, celle de la simplicité et du savoir-faire d’antan.
En cuisinant ce plat, je ressens toujours une connexion profonde avec mes racines et les souvenirs chaleureux des repas en famille. C’est un moment de partage, un retour aux sources qui réunit et réconforte.
Alors, laissez-vous séduire par cette recette intemporelle et transmettez à votre tour ce trésor culinaire. Rien ne vaut le plaisir de voir vos proches savourer un bœuf bourguignon préparé avec amour et patience.